samedi 22 octobre 2011

La Galerie nationale d'art moderne à Rome

Lorsqu'on parle de peinture italienne, ce ne sont souvent pas des images d'oeuvres contemporaines qui nous viennent à l'esprit. On pense en effet plutôt immédiatement aux fresques de Raphaël ou aux toiles de Boticelli. La Galerie nationale d'art moderne de Rome, située en bordure de la Villa Borghese, est alors une merveilleuse occasion d'en savoir plus sur les mouvements artistiques contemporains italiens et parmi eux l'un des plus caractéristiques, le futurisme. La GNAM, outre les toiles de maitres tels que Monet, Van Gogh, Cézanne, Klimt  (avec Les trois ages de la vie absolument sublime) ou Modigliani qu'elle renferme, brosse un tableau historique de l'art italien des XIXè et XXè siècles. 

Les salles consacrées au XIXè siècle présentent les différentes écoles régionales de peinture, Rome, Venise, la Toscane ou encore l'Italie du Nord avec Milan notamment. De cette dernière, on retiendra notamment L'arrivée du bulletin de la paix Villafranca de Domenico Induno qui mêle moment historique et instant quotidien en pleine guerre d'indépendance. Parmi les œuvres plus tardives du XIXe siècles, les deux scènes de batailles du peintre napolitain Michele Cammarano, impressionnantes non seulement par leur format mais également par la violence de leur sujet, illustrant, l'une la Bataille de San Martino, l'autre la Bataille de Dogali opposant les Italiens aux Abyssins lors de la campagne d'Érythrée en 1887 et qui fit 430 victimes italiennes et 3000 abyssiniennes en l'espace de seulement quatre heures. Enfin, ce qui fut pour moi, l'œuvre la plus captivante de cette période est la toile de Giovanni Segantini, Alla Stanga, scène apaisante de la vie de paysans de montagne avec leurs bêtes au coucher du soleil. Ce tableau est un bel exemple du divisionnisme italien.

Alle Stanga, Giovanni Segantini


Ce sont les salles des peintures du XXè siècle qui vraiment éveillé ma curiosité. Leur visite m'ont permis de découvrir Umberto Boccioni et Giacomo Balla, deux des représentants les plus emblématiques du futurisme et co-signataires, avec Filippo Marinetti et Carlo Carra du "Manifeste Futuriste" en 1910. Les toiles de Giacomo Balla sont fascinantes. Ses premières œuvres, inspirées par le divisionnisme ont pour principaux sujets les pauvres, les fous et les ouvriers. Passionné de modernité, il concentrera ensuite sont travail sur la representation du mouvement en image. A l'aube de la première guerre mondiale, il évolue vers l'abstraction qu'illustre parfaitement son Expansion dynamique, peinte en 1913, succession d'instants répétant une même action représentant le mouvement de la machine. Dans les années 30, Balla reviendra ensuite vers le figuratif. Les salles du XXè siècles présentent également enfin des toiles de peintres italiens d'avant-garde mussolinienne comme Fausto Pirandello ou ouvertement antifasciste comme Renato Guttuso avec la Crucifixion. Sans maquillage de l'histoire, l'art des années 20 et 30 et ses rapports avec le pouvoir est présenté simplement pour n'avoir comme juge que nos yeux et nos propres valeurs.

Malheureusement, les salle d'art contemporain ne sont pas visible actuellement. Cependant, par ce parcours à travers l'art moderne italien suffit à combler un vide et démontre que la peinture italienne ne s'est pas arrêtée au XVIè siècle. Et qu'il est dur de se faire sa place dans une Rome regorgeant d'antiquité et de papauté !

Galleria Nazionale d'Arte Moderna
Vialle delle Belle Arti, 131
00197, Rome
Tel : 0039 06 322981
www.gnam.beniculturali.it
 
Ouvert du mardi au dimanche - 8h30 - 19h30
Fermé les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre
Entrée :8 €

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