lundi 21 juillet 2014

Un week-end dans le Marais Poitevin

Trois jours de vacances dans une destination inconnue, direction le Marais Poitevin, par coïncidence tout nouvellement reclassé en Parc Naturel Régional (PNR pour les intimes).

Sans connaître le Marais Poitevin, je m'imagine que c'est vert et mouillé. Eh bien ce n'est pas tout à fait vrai ! Il faut différencier le "marais mouillé" qui comporte un labyrinthe de canaux et le "marais desséché" beaucoup moins humide, beaucoup moins vert car asséché pour y libérer des terres fertiles et qui s'étend jusqu'aux côtes de Vendée. C'est donc à une toute petite partie du Marais que j'ai consacré mon week-end, mais à la plus humide. Quand on dit marais mouillé, c'est un descriptif plutôt fidèle du lieu !
Si le Marais Poitevin est aussi appelé la Venise verte, on comprend rapidement pourquoi... C'est vert partout. Ça doit certes, l'être largement moins en hiver, mais au printemps, on a toute la palette de vert !


Jour 1


Comment découvrir une région que je ne connais pas ? J'ai choisi d'évacuer immédiatement l'attraction la plus attendue du coin pour pouvoir aborder sereinement la région. Alors, à peine arrivée sur place, mon programme prévoit une promenade en barque sur les canaux (conches et autres écluseaux, les noms variant en fonction de la largeur des voies). J'ai choisi de m'adresser à l'embarcadère du Port de Montfaucon à Saint-Hilaire-la-Palud. C'est une petite embarcadère excentrée, loin des usines de Coulon, la capitale du Marais, où les touristes son charriés à la chaîne dans les embarcations, lesdits touristes, parfois un peu braillards et avinés pouvant vous pourrir un moment de grâce. Bien entendu, une réservation à l'avance s'impose. Je me suis donc embarquée pour deux heures sur les canaux, emmenée par le batelier, Jérôme, à la manœuvre de la pigouille, ainsi que se nomme le long bâton de bois avec lequel on met la barque en branle. La fin de journée donnait une lumière rasante qui traversait les feuillages. Le calme du lieu, propice à la contemplation, a favorisé la rencontre avec certains des petits habitants des canaux et bords de canaux. Le batelier Jérôme, érudit sur la faune et la flore, était là pour fournir toutes les informations nécessaires sur les environs. J'ai donc fait la connaissance des demoiselles, à ne pas confondre avec les libellules, des arbres taillés en têtard qui bordent les canaux, des ragondins, même si le premier que nous avons croisé était en décomposition (oui, pas glop), des poules d'eau, canards, hérons et pics, le tout au lent rythme de la barque qui avançait silencieusement au milieu de la végétation. Grosse grosse ambiance "Au cœur des ténèbres"... Fort heureusement le Poitevin est pacifique et ne balance pas de tir de flèche sur les voyageurs en barque...


Embarcadère du Port de Montfaucon
Rue de la Venise Verte
79210 St-Hilaire-La-Palud
05 49 35 34 97


Jour 2


Deuxième moyen de parcourir la région : à cheval. Un centre équestre propose en effet des promenades et des randonnées dans les champs et la nature environnante avec des chevaux plutôt pépères. J'ai chaussé mes bottes, enfilé mon pantalon et mis ma bombe et suis partie pour une balade dans les innombrables chemins qui traversent les forêts et bordent les canaux. Même vu de là-haut, c'est tout vert et tellement tranquille.


Tourteau fromager
L'équitation étant du sport, eh oui, ce n'est pas forcément le cheval qui fait tout le boulot, on peut se donner le droit à quelques petits excès pour le repas. C'est donc l'occasion de goûter les spécialités locales. Tout d'abord le farci poitevin, ça n'a pas l'air ragoutant comme ça, amis c'est très bon. Et c'est drôle, c'est vert comme la région. Il s'agit d'une sorte de pâté de légumes du potager auxquels on ajoute du lard. C'est pas mal du tout, et ça semble une bonne solution pour faire manger des légumes aux enfants ! Plus difficile par contre de leur faire manger des anguilles. Pour ma part, je ne suis pas une grosse fan non plus, mais il faut bien se plier aux us locaux. Ça passe, mais il faut aimer. L'accompagnement en revanche est un vrai bonheur, il s'agit de gros haricots blanc, les mogettes. Enfin, la cerise sur le gâteau ou plutôt le coulis sur le tourteau. Ça, je connaissais d'avance et aimait déjà, le tourteau fromager. Alors, non, le tourteau ici n'est pas un gros crabe, mais un gâteau fait à base de fromage de chèvre frais avec un dôme légèrement brûlé. Me voici lestée pour le reste de la journée.

Rien de tel qu'un peu de sport pour faire passer le repas, me voici donc embarquée sur un canoë pour une petite promenade d'une heure sur les canaux du marais, au départ de embarcadère Cardinaud, moins intime que le port de Montfaucon. Bon, le canoë, on ne peut pas dire que ce soit pour moi... Premièrement, il faut bien s'entendre avec son coéquipier, car l'un devant pagayer d'un côté et l'autre de l'autre, il y a intérêt à être syncro... Deuxièmement, c'est surtout le meilleur moyen de se flinguer le dos. Décidément, j'assume ma condition de bourgeoise et le fait de préfère me faire pigouiller par le batelier. Ceci-dit cela a permis de naviguer sur la Sèvre et de découvrir Coulon depuis l'eau.


Je continue sur la thématique équestre en me rendant à l'Asinerie du Baudet du Poitou. Le Baudet du Poitou est une race d'âne menacée que l'on essaie de conserver et entretenir. Il est aisé de le reconnaître avec son pelage bien particulier qui rappelle les dread locks des amateurs de concert de reggae. Mais à la différence du rasta, le Baudet du Poitou mange l'herbe et ne la fume pas. L'Asinerie propose des visites des lieux avec les enclos des ânes (on peut même y voir les bébés de l'année, chic, chic, chic), les salles de reproduction, les attelages pour les travaux agricoles et une exposition retraçant l'histoire de la bête et sa contribution à la culture régionale. Outre les baudet, l'asinerie est également un centre de reproduction pour le trait mulassier poitevin, qui, comme son nom l’indique, est une cheval de trait largement croisé pour créer des mulets. Il s'agissait d'une simple visite, mais il est possible d'y faire faire une balade à dos d’âne pour les enfants ou de se faire tracter en calèche par le trait mulassier.

Embarcadère Cardinaud
Avenue de la Repentie
aux portes de Coulon
79460 MAGNÉ

05 49 35 90 47

La Maison du Cheval
La Garette
79270 Sansais
05 49 35 35 35



L'Asinerie du Baudet du Poitou
Ferme de la Tillauderie
17470 Dampierre-sur-Boutonne
05 46 24 68 94

Jour 3

Troisième façon de découvrir le marais, troisième moyen de transport : le vélo. Le port de Montfaucon loue également des vélos et fournit toutes les informations nécessaires pour passer une journée à pédaler dans le bonheur. Il s'agit peut être de l'une des plus belles balade à vélo de ma vie. Tout d'abord et c'est loin d’être négligeable, mais c'est plat, donc extrêmement appréciable pour qui n'est pas entraîné pour le tour de France. Le circuit consistait en une boucle au départ de Saint-Hilaire-la-Palud en passant par Damvix, Bazoin et Arçais. De chemins de halage en bord de canal aux petits chemins de terres serpentant entre les canaux, on parcourt le marais sous toutes les coutures avec dans le panier du vélo de quoi faire un bon pique-nique. Les maisons qui bordent le canal de Bazoin sont ravissantes et transpirent la tranquillité, particulièrement sous le soleil timide mais présent en cette belle journée. Sous la pluie c'est certainement beaucoup moins enchanteur. Les petits chemins cachés entre les canaux sont eux plus sauvages et passent au milieu des exploitations agricoles, histoire de faire coucou aux vaches. Après une journée de vélo, j'en ai plus eu plein les mirettes que plein les pattes. Thumbs up!

Un temps charmant, un bain de nature, le temps qui s’arrête l'espace d'un week-end. Je reviendrai tres certainement.


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