lundi 27 octobre 2014

Rain, la pluie magique d'Anne-Teresa de Keersmaeker au Palais Garnier

 Rain, avec un titre comme cela, on pourrait s'attendre aux deux qualificatifs souvent associés à la pluie : triste et chiant. Ce n'est, bien entendu, ni l'un, ni l'autre, ce que je savais avant de m'installer sur ma chaise puisque je l'avais déjà vu au Théâtre de la Ville il y a un nombre d'années déjà trop indécent pour être mentionné.

Rain, c'est comme une pluie d'été, un bon gros orage sous lequel on se précipite après une forte chaleur pour la sensation de libération que cela procure. Dans un décors simple, un arc de cercle fait de cordes verticales et sur une musique hypnotique de Steve Reich, Musique pour dix-huit musiciens (dont pas moins de quatre pianos), datant de  1976, la chorégraphie de Keersmaeker est pleine fraicheur et de dynamisme. Pendant plus d'une heure, les dix danseurs courent sur la scène, sautent, se portent, se retrouvent et se quittent. Je n'imagine pas l'état dans lequel il finissent à la fin du spectacle. Ils sont quasiment toujours sur scène, c'est à la limite de la performance surhumaine. Une petite pensée aussi pour les joueurs de xylophone qui pendant plus d'une heure jouent les mêmes notes sans s'arrêter, ils doivent avoir des bras Kruppstahl...

La précision des mouvements est millimétrique. Les ensembles se font et se défont. Les duos et les trios se forment au milieu de la troupe qui évolue autour, parfois pour former soudainement un ensemble coordonné avant de se disperser en courant tout aussi soudainement. Ça virevolte, ça sautille, ça lance les bras et les jambes, ça fiche une grosse claque de bonheur.

Les costumes sont signés Dries Van Noten. Simples et beaux, ils sont un élément dynamique de la mise en scène puisque qu'il évoluent par touches de rose, vieux ou électrique, au fur et à mesure que la chorégraphie se déroule.

Le tout offre un spectacle hypnotique qui nous tient de la première à la dernière seconde.


Rain
Chorégraphie : Anne-Térésa de Keersmaeker (2001)
Musique : Steve Reich, Musique for eighteen musicians (1976)
Décors et lumières : Jan Versweyveld
Costumes : Dries Van Noten

Opéra de Paris
Palais Garnier
du 21 octobre au 7 novembre 2014
1h10
10 à 121 €



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire