mardi 3 juin 2014

Flamme Eternelle, flemme éternelle

"Allez, viens, tu vas voir, c'est génial, tout est construit en pneus et scotché et il y a même un type qui lit des livres à voix haute dans un micro !" C'est ce que m'a dit un ami pour me persuader de l'accompagner voir Flamme Éternelle, l'installation de Thomas HIRSCHHORN au Palais de Tokyo. Il faut avouer qu'il y a plus sexy comme argumentation, la perspective de me promener dans un tas de pneus ne me convaincant pas franchement. Mais j'ai quand même cédé... Rien d'autre à faire pendant ma pause déjeuner et puis ce n’était pas loin, et puis c’était gratuit... Et bien m'en a pris !

La première sensation en arrivant est l'odeur de pneus qui rappelle les moments douloureux où l'on dépose sa voiture au garage (ou pire où l'on la récupère en sachant que ça va banquer...). Puis on voit tout ce réseau de pneus formant des espaces délimités et créant des chemins dans un bric-à-brac indéfinissable, avant de descendre les escaliers et d'y pénétrer. On déambule alors dans un monde à part, imperméable au monde extérieur puisqu'une fois dedans, on en perd la notion du temps et de l'espace. Je me suis attardée à bouquiner dans le recoin librairie, mais pas trop longtemps tout de même car c'est là que se trouvait le lecteur de livre à voix haute qui s’attaquait alors à un ouvrage crypto-anarco-révolutionnaire et personnellement, je ne tiens pas deux minutes. J'en ai profiter pour aller me prendre un café au bar, assise dans un canapé enrubanné de scotch à lire les banderoles et les cartons recouverts de slogans et de phrases célèbres inachevés, à charge pour le visiteur de finir les phrases. J'ai trouvé qu'avec le mot chien, on aboutissait à un résultat intéressant... Pas de démocratie sans chien, Nos vies valent plus que vos chiens, etc. Après cela, en passant par la flamme (éternelle) qui brûle sous un tas de tôle, je me suis posée dans un canapé devant un écran de télévision sur lequel on peut diffuser tout un choix de DVD pour regarder la fin de Thelma et Louise, jouissif ! 

Tout cet amas de pneu, de carton, de polystyrène est par ailleurs évolutive. Le visiteur est invité à faire évoluer l'espace, déplacer les choses, scotcher des images qu'il peut imprimer (beaucoup d'images de chatons, ça me plait !), écrire des messages. Il faut avouer que la plupart des messages relèvent souvent du bi**, cou****, nich**, mais on peut bien être basique parfois. Pour ma part, après un moment de pure oisiveté utile, l'inspiration ma fait rebaptiser cette installation "flemme éternelle"...

Flamme Eternelle
Thomas HIRSCHHORN
13 avenue du President Wilson
76116 Paris

Jusqu'au 23 juin 2014

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